Contributions et corrélations des HAP avec les PM : cartographie nationale (France) et tendances sur le long terme

Type de documents
Rapport d’étude
Référentiel technique national
Non
Année programme
2013
Auteurs
A. Albinet
Nom de l'organisme
INERIS

Cette étude a permis d’établir les cartographies de 2008 à 2010 de la contribution des HAP aux PM (PM10 et PM2.5). Bien qu’il ne s’agisse pas d’une exigence réglementaire, on observe de nombreuses zones « blanches » quant à une surveillance combinée des HAP et PM, et notamment des PM2.5, alors qu’elle serait d’un intérêt majeur en termes d’évaluation de l’impact sanitaire des particules. En effet, même si les concentrations en particules sont à priori faibles, leur composition chimique (par exemple, la concentration en HAP) peut avoir un rôle déterminant dans leur potentiel toxique.

Les contributions des HAP aux PM les plus fortes sont globalement observées sur les sites industriels et sont similaires pour les autres typologies de sites (urbains, trafics, ruraux, périurbains). Les ratios B[a]P/PM10 et B[a]P/PM2.5 les plus importants sont observés notamment en Rhône-Alpes tous types de sites confondus. Les variations des contributions hivernales et estivales sont moins marquées sur les sites industriels et trafic, et plus importantes sur les sites urbains, ruraux et périurbains. Ces résultats mettent en avant l’influence importante de la source résidentielle liée au chauffage, et en particulier au chauffage au bois, sur la contribution des HAP aux PM et donc sur la toxicité des PM en hiver.

Si les corrélations des concentrations en HAP et des PM sont évidentes sur les sites trafic (notamment avec les PM2.5) (r² > 0,7), montrant que la source majoritaire des HAP particulaires semble essentiellement liée au trafic sur ces sites, elles sont un peu plus faibles sur les sites urbains, ruraux et périurbains (0,4

L’étude des tendances à long terme montre une évolution significative à la baisse (-30 à -50 %) de la contribution du B[a]P aux PM10 sur les deux sites urbains du Nord Pas de Calais depuis 6 à 8 ans, sur 2 des 3 sites urbains de Rhône-Alpes (Grenoble-Les Frênes et Lyon Centre, 5 à 6 ans) et sur seulement 1 seul des 4 sites urbains de l’Île-de-France (Vitry sur Seine, 8 ans). Sur le site trafic de l’Ile de France (Périphérique Auteuil) cette tendance est aussi clairement à la baisse (-50 % entre 1998 et 2010). Comme pour les sites urbains de Rhône-Alpes et d’Île-de-France pour lesquels aucune évolution significative n’est mise en évidence, la contribution des HAP aux PM sur un site industriel en Rhône-Alpes (Vénissieux Village) est restée constante sur ces 5 ou 12 années (selon les sites, données de 1998 à 2010). Ces résultats montrent que même si les émissions globales de HAP ont continué à diminuer en France sur ces 12 dernières années, leur contribution à la masse des particules sur la moitié des sites retenus pour cette étude, a peu évolué. Le potentiel toxique (cancérigène) des particules lié aux HAP n’a pas évolué mais surtout il n’a pas baissé malgré la mise en place des politiques de gestion de qualité de l’air et les avancées technologiques des processus et traitements des combustions ayant eu lieu dans le même temps.

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