L’acétaldehyde en air intérieur : le LCSQA mène une étude sur la métrologie de ce polluant

Courant 2013, le LCSQA publiera un rapport sur l’évaluation des moyens métrologiques concernant la surveillance de l’acétaldéhyde en air intérieur. Ce travail fait suite à une étude bibliographique publiée par le LCSQA en 2012. Classé parmi les polluants majeurs de l’air intérieur, de par ses effets sanitaires et la multiplicité de ses sources, il a été constaté que les concentrations de l’acétaldéhyde sont plus élevées dans les environnements clos qu’en air ambiant. C’est à ce titre que l’ANSES proposera prochainement des valeurs guides (VGAI).

La méthode de mesure par prélèvement passif

Les méthodes employées pour évaluer les niveaux d’acétaldéhyde en air intérieur sont les mêmes que celles employées pour quantifier les composés carbonylés. Elles se basent le plus souvent sur le prélèvement actif ou passif sur des tubes imprégnés d’agents de dérivatisation.
Le LCSQA/INERIS étudie actuellement la capacité des tubes passifs à mesurer l’acétaldéhyde, en particulier en suivant les protocoles établis pour la surveillance du formaldéhyde dans les écoles et les crèches. Les résultats préliminaires montrent d’importants écarts entre les mesures passives et actives, de l’ordre de 60 %, les tubes passifs se caractérisant par une tendance à la sous-estimation des concentrations en acétaldéhyde. Le rapport de cette étude sera publié dans le courant de l’année 2013.

Un polluant majeur de l’air intérieur.

Classé cancérogène probable par l’International Agency for Research on Cancer (IARC), omniprésent dans les environnements clos, l’acétaldéhyde est l’un des polluants majeurs de l’air intérieur et va faire à ce titre l’objet de l’établissement de valeurs guides par l’Agence Nationale de SEcurité Sanitaire (ANSES) dans le courant de l’année 2013.
En effet, alors que les concentrations mesurées en air extérieur sont de l’ordre de quelques microgrammes par mètre cube, les niveaux intérieurs sont largement plus élevés d’au minimum un ordre de grandeur.

Des sources multiples en air intérieur.

Souvent identiques à celles du formaldéhyde (combustion du bois, tabagisme, matériaux de construction, peintures), les sources d’acétaldéhyde comptent également la maturation des fruits, la torréfaction du café ainsi que la présence de l’homme de par l’air qu’il expire.
A l’origine d’émissions secondaires d’acétaldéhyde, sont répertoriées les réactions d’oxydation, radicalaires, d’ozonolyse, photooxydation, qu’elles soient surfaciques ou gazeuses avec des COVs. Dans sa revue sur les changements de la pollution intérieure depuis 1950 « Changes in indoor pollutants since the 1950s », parue en 2009 dans Atmospheric Environment, Charles Weschler identifie d’ailleurs ces réactions secondaires comme cause principale de la stabilité des niveaux de concentrations en acétaldéhyde alors qu’elles devraient diminuer avec la réduction de leur source principale en air intérieur, le tabagisme.
Par ailleurs, il n’existe, à ce jour, aucune méthode simple et pratique pour le suivi en continu et/ou la recherche de sources.

Un fort besoin de développer des techniques de mesures pratiques et adaptées à l’air intérieur.

De manière générale, les concentrations moyennes en acétaldéhyde sont relativement faibles, comprises entre 13 et 16 µg.m-3 (quel que soit l’environnement intérieur ou la localisation géographique sur l’Europe et les Etats-Unis), mais toujours supérieures aux concentrations extérieures. Notons néanmoins que les supermarchés se distinguent avec des concentrations moyennes environ trois fois plus élevées.
Cependant , ponctuellement, ces concentrations peuvent atteindre des valeurs élevées (jusqu’à 176 µg.m3dans une école en France) suggérant ainsi la prévalence de sources ponctuelles et par conséquent des expositions court terme, et soulignant ainsi le besoin de développement de technique de mesure en temps réel.


schema_acetaldehyde.jpg

Concentrations en acétaldéhyde mesurées dans différents ERP des études recensées en Europe et aux Etats-Unis (source LCSQA)

Plus d’info : laura.chiappini@ineris.fr